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Tom Fecht - Finis terrae
Tom Fecht born in Germany in 1952, currently works in Basel, London and Berlin.
His European land art project Mémoire nomade started at Documenta IX in 1992 and was followed by a decade of extensive landscape and portrait photography as well as public commissions. Fecht’s recent work combines photography with acoustics and a sculptural approach with modern glass technology. Projects for 2010 include an interactive portrait series entitled The Water Line and Magic Divan - Listening with the Eye, a synaesthetic experiment in collaboration with Daniel Barenboim and the West- Eastern Divan Orchestra.
J’aime écouter avec les yeux. Terre et paysages de mer partagent quelquefois leurs mélodies, communiquant pour moi comme le font les corps des danseurs, dans des instants rares et fuyants.
Paysage signifie nature encadrée. Le terme évoque les endroits archétypes où l’on se sent chez soi, ces espaces universels où l’on se retrouve. La curiosité, soit, la tension entre la vision et le désir, permet au corps de se transformer en un espace unique.
Tracer les contours d’une peau bien aimée, par exemple, nous recadre, évoque cette zone côtière entre l’intérieur et l’extérieur, dévoilant le paysage intime où l’on se perd dans l’extase. Ces paysages peuvent nous habiter, comme ils peuvent nous sustenter. Cette fusion poétique nous est parfois nécessaire pour nous rassurer contre le “no-man’s-land”, trouver des certitudes et réaffirmer notre identité.
C’est l’habitude qui nous fait mesurer les paysages en mètres, en kilomètres carrés, en hectares ou en propriété. L’exploration de lieux terrestres basée sur la technologie GPS ou virtuelle est devenue quasi banale grâce aux outils tels ceux de Google Earth. Appréhender la planète et la navigation à l’échelle globale ou locale constitue juste une des manières de voyager à travers le nord, le sud, l’est et l’ouest d’un paysage.
Ma photographie détermine la taille d’un paysage en fonction de sa distance au paradis. Certaines images suggèrent les traces de l’aube ou du crépuscule sur un paysage, celles des cycles saisonniers, des marées, des puissantes tempêtes, du vent, de la magie de la lumière et de l’humidité... D’autres images prennent leur vie de l’accident ou du visiteur inconnu, inversant l’impact de la civilisation là où elle se termine.
Mes couleurs répondent aux simples mélodies ou questions écrites dans le ciel; Elles explorent simultanément la profondeur temporelle spatiale de l’intérieur et de l’extérieur, allant du territoire connu qui se renferme vers l’espace ouvert de l’inconnu : Finis Terrae.
Pourquoi aimons nous être au bord de la mer?
Pourquoi nous sentons-nous si attirés par les bois et les montagnes ?
J’aime imaginer que mes appareils photo ont des oreilles et que j’écoute avec les yeux.